Se défaire des stéréotypes sur les Roms

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S’il est une communauté qui défraie actuellement la chronique en France, il s’agit bien des Roms. Tout un ensemble d’idées plutôt négatives et simplistes sont diffusées par un certain nombre de gouvernements européens afin de justifier des expulsions. Mais loin de moi l’idée de faire de la politique ici ! Non, je vous propose plutôt d’ouvrir une fenêtre sur la culture et l’histoire des roms afin de lutter contre une méconnaissance qui pourrait être le terreau de diverses manipulations malsaines.

Le terme Rom, qui signifie « êtres humains » en hindi a été adopté an 1971 par l’Union romani internationale (IRU) et les Nations unies pour désigner un ensemble de populations, ayant en commun une origine indienne. On les connait en français sous les termes Gitans, Tsiganes ou Tziganes, Manouches, Romanichels, Bohémiens, Sintis, ou parfois gens du voyage (bien que cette dernière dénomination ne soit pas réservée aux Rom).

Leur histoire coCarvanemmence en Inde autour de l’an 1000 vers le plateau iranien et l’Asie centrale, où on les appelle Kaoulis et Djâts, et, à travers ce qui est maintenant l’Afghanistan, l’Iran, l’Arménie, le Caucase, le sud de l’ex-URSS et la Turquie. Wikipédia nous apprend qu’ils y sont devenus charriers, éleveurs de chevaux, servants et éclaireurs, au service des Mongols, qui les protégèrent et leur laissèrent, en échange, une part du butin. Avec la Horde d’Or et Tamerlan, les Rom parvinrent ainsi en Europe, en Anatolie et aux portes de l’Égypte. Au XIVe siècle, les Rom vassaux des Tatars atteignent les Balkans, et au XVIe siècle, l’Écosse et la Suède. Quelques Rom migrent vers le sud. En 1425 ils traversent les Pyrénées et pénètrent en Espagne. Tsiganoi parmi les Byzantins (d’où Tsiganes), Cingene parmi les Turcs, Romani-çel pour eux-mêmes (c’est-à-dire « peuple rom », d’où Romanichels pour les Croisés francophones), Manuschen pour les Croisés germanophones et Gypsies pour les Croisés de langue anglaise.

La plupart des Roms, une fois parvenus en Europe, se mirent sous la protection des seigneurs nobles et des monastères ou abbayes, échappant ainsi à la vindicte des cultivateurs sédentaires, et continuant à exercer leurs métiers traditionnels au service de leurs nouveaux maîtres (leur esclavage était une servitude de type féodal nommée Roba dans les pays slaves, ce qui ressemble à la fois à leur nom de Roma et au mot « Robota » : travail). Au XIVe siècle, la plupart des groupes de Rom que nous connaissons avaient achevé leur installation en Europe. C’est, paradoxalement, la première moitié du XXe siècle, époque de libéralisation dans toute l’Europe, qui fut la plus dure pour les « gens du voyage ».

En France, une loi sur « l’exercice des professions ambulantes et la circulation des nomades » les oblige pour la première fois, en 1912, à se munir d’un « carnet anthropométrique d’identité » qui doit être tamponné à chaque déplacement. Ce contrôle administratif et de police existe toujours avec le Livret de circulation.Pendant la Seconde Guerre mondiale, entre 50 000 et 220 000 Tsiganes d’Europe sont morts des suites des persécutions nazies. Le terme tsigane le plus courant pour désigner ce génocide est Porrajmos, qui signifie littéralement « dévoration ». Les Tsiganes ont aussi participé à la résistance armée en France, en Yougoslavie, en Roumanie, en Pologne et en URSS.

Cela fait donc des décennies que les peuples roms souffrent de stéréotypes comme une prétendue saleté qui s’explique parfois par le fait que le terrain qui est mis à leur disposition ne dispose pas des infracstructures nécessaires. Un aure préjugé est celui du Rom = voleur.  Pourquoi généraliser? La délinquance existe mais il faut plutot y trouver les raisons dans la pauvreté et les discriminations qui touche plus fortement  certaines populations. Tordons le coup à un autre préjugé : Ils profitent du système et vivent sans travailler avec nos avantages sociaux ? Faux ! Ni allocations familiales, ni allocations logement, ni RMI pour les Roms migrants qui ne sont pas français.

Et le mot de la fin sera celui des roms de l’Union Romani Internationale : « Nous souhaitons que la contribution de notre population, partie intégrante de la nation française depuis plusieurs siècles, et active sur les plans culturel, patrimonial, artistique, industriel, économique, sociologique, spirituel, écologique, agricole, celui du développement durable etc. soit dûment reconnue et mentionnée dans les livres scolaires. Le mode de vie mobile devra être expliqué à tous les élèves de France dans les manuels de Géographie, ainsi que, dans les manuels d’Histoire, l’arrivée des premiers Rroms en France (1417-1427), les persécutions notamment sous Louis XIV, l’esclavage jusqu’au XIXème siècle et le génocide hitlérien, selon une approche développée en collaboration avec la chaire de rromani de l’Inalco et le CNED. »

 

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